21/05/2017

Les premiers voudraient l’insérer dans la liste des officiels rdcongolais coupables de violation des droits humains, les deuxièmes rechignent. Parmi les effets de cette querelle, on enregistre que les mesures de l’Union Européenne tardent à venir.

21/ 05/2017

Annoncées depuis avril, les sanctions de l’UE visant les hauts responsables du régime impliqués dans les exactions commises par les forces de sécurité contre les civils au Kasaï devraient voir le jour à la fin de ce mois de mai.

Retardée suite aux menaces de rétorsion de Kinshasa qui auront suscité quelques hésitations de la hiérarchie de la Mission à Kinshasa, la procédure suit néanmoins son cours grâce aux pressions des délégations belge et anglaise.

Mesures restrictives et plutôt symboliques – le gel des biens à l’étranger des individus ciblés en est la principale –, elles devraient ainsi faire suite à celles déjà adoptées en décembre 2016. Ces dernières étaient « réservées » aux militaires – les noms des généraux John Numbi, Delphin Kahimbi et Kumba Amisi, dit Tango Four, y figuraient parmi les autres –, alors que la nouvelle liste comprend autant les civils que les responsables de l’appareil sécuritaire.
Sauf que, hélas !, tout est bloqué à cause d’un désaccord entre pays membres.

L’Angleterre voudrait ajouter aux neuf noms déjà listés celui de Kalev Mutond, administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), éminence grise du régime et partenaire de Numbi et Amisi dans le cabinet noir pour les affaires « sécuritaires » du chef de l’Etat. La France s’y oppose vivement, Mutond étant un collaborateur de longue date des services de Paris, qui le considèrent comme un allié important de la politique élyséenne en RDC, homme incontournable lorsqu’il s’agit de mener des opérations grises (lire « Pourquoi la France soutient-elle Kalev Mutond », l’Agence d’information, 16/12/2016).

A ce titre, il aurait joué un rôle de premier plan dans les massacres de civils à Beni et au KasaÏ et l’on présume que c’est à partir de son bureau que les ordres sont donnés aux généraux Kahimbi et Mundos, commandants des forces spéciales responsables des atrocités contre les populations.

Selon plusieurs sources et observateurs, le fonctionnaire katangais serait aussi impliqué dans l’assassinat en mars dernier des experts onusiens Michael Sharp et Zaida Catalan. Parmi les indices, le fait que la montre de Sharp, dotée d’un dispositif électronique indiquant sa localisation, aurait été repérée dans les locaux de la « direction des opérations » de l’ANR, le bureau de Mutond (Congo Indépendant, 29/03/2017, « Joseph Kabila fait commettre le “crime de trop” ? »).

Suspendue à cette question de savoir si elle doit comporter ou pas le nom de Mutond, la liste de l’UE comprendrait le chef maï maï katangais Gédéon, cinq civils, parmi lesquels le ministre de la Communication Lambert Mende, le ministre de l’Intérieur Ramazani Shadari et son prédécesseur Evartiste Boshab, ainsi que trois hauts officiers de l’Armée, les généraux Mundos er Ruhorimbere et le colonel Mugisha de la 11e Brigade appelée l’ « escadron de la mort ». Tous à la tête du bataillon gris qui agit aux ordres de Kahimbi (lire l’Agence d’information, 10/05/2017).

Selon notre correspondant à Bruxelles, les Anglais seraient en train d’obtenir gain de cause dans la controverse avec leurs homologues de Paris et les sanctions pourraient être publiées d’ici à une semaine environ.

A moins qu’il n’y ait encore un autre obstacle à surmonter, toujours concernant le patron de la redoutable ANR, qui serait également titulaire de la nationalité française…

L’Agence d’information

Mis en ligne par L’Agence d’information
 21/05/2017
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Morceau d’anthologie, l’article de Colette Braeckman, publié sur son blog. D’après l’armée congolaise, les attaques en cours dans le Beni seraient le fait d’une alliance de Maï Maï et de l’ADF-Nalu ougandaise, nous dit-elle. Mais elle y voit néanmoins confirmation de la prédiction du gouverneur Julien Paluku : celui-ci annonçait que des Shebbabs attaqueraient.

Plus sérieusement, un rapport de l’ONU, daté du 20 juin 2013, décrit les troupes de l’ADF sans évoquer de shebbabs – mais n’en est pas moins ajouté comme éléments à charge. De toutes façons, cette présence serait confirmée par les "services d’informations burundais et ougandais" et par des "sources policières" congolaises.

Mais "d’autres sources policières", interrogées par Braeckman, "mettent également en cause le mouvement M23"… Une "preuve" ? Le chef du département jeunesse du M23, Ali Musagara, serait "de confession musulmane". Il aurait ainsi non seulement des prédispositions pour le djihad international, mais de plus des "facilités pour recruter au sein de sa communauté". Pire encore : "le président de la communauté musulmane du Nord Kivu serait proche du M23"...

La journaliste note entre parenthèses que "la communauté musulmane de Goma connaît une rapide expansion". Ainsi, contre le M23 l’antitutsisme ne suffit plus – il est vrai que la plupart de ses membres ne sont pas Tutsi –, la xénophobie anti-rwandaise marche moyennement – il s’agit manifestement d’un mouvement nationaliste congolais. Alors ils pourraient aussi bien être islamistes ?

Il ne manquait plus que cette plume à l’épouvantail parfait que la propagande dresse par touches pour tenter de justifier de cette guerre injustifiable.

L’Agence d’Information

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 14/07/2013

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