25/05/2017

Une implication de l’Angola n’est pas à exclure dans les événements du 17 mai. Demeurent à ce jour opaques les circonstances comme les responsabilités et le sens de cette attaque qui aura permis, parmi beaucoup d’autres, la libération de Ne Muanda Nsemi, leader politico-religieux, lequel aurait trouvé refuge en Angola. Il est à noter que ceci intervient dans un contexte de tensions entre la RDC et son puissant voisin qui, le 21 mai, mobilisait ses troupes le long de la frontière.

25/05/2017

Selon les services de renseignements d’une puissance étrangère, le guide charismatique du mouvement politico-réligieux Bundu Dia Congo, en fuite depuis le 17 mai dernier, se trouverait en Angola sous protection des autorités locales.

Si nous n’avons pas pu, pour l’instant, vérifier l’information, celle-ci reste crédible étant donné la fiabilité de la source. Néanmoins, le constat porte à réexaminer sous un angle nouveau le déroulement des faits et certains aspects de sa couverture médiatique.

Il est confirmé que l’intervention des forces de sécurité a eu lieu environ une heure et demie après la percée des assaillants à l’intérieur du périmètre du pénitentiaire. Et cela malgré l’alerte immédiatement donnée par les responsables de l’établissement. La Garde Républicaine « n’a pas répondu aux appels téléphoniques du numéro un de la prison », avait déclaré le colonel Thaddée Kabisa, l’ex-directeur de Makala limogé mardi 23 [Lire : Le directeur de la prison de Makala limogé, Politicocd du 23/05]. Première question : pourquoi l’ordre d’intervention n’a pas été donné, ou n’a pas été exécuté, et par qui ?

D’autre part, de nombreuses images ont circulé dans les réseaux sociaux le jour de l’évasion. On y voit notamment Zacharie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi, entouré et protégé par une foule de gens, visiblement ses fidèles, qui défilent dans le calme. Selon plusieurs témoignages, ces photos ont été prises après l’évasion. Mais quand et où ? Car, d’après les mêmes images, le soleil s’était déjà levé, alors que l’attaque a eu lieu entre 3h40 et 5 heures, quand il fait nuit à Kinshasa ! Or, selon une source proche des renseignements, ces images sont forcément postérieures de quelques heures. Après l’évasion, Nsemi aurait gagné en mobylette l’ex-province du Bas Congo, son fief, et de là aurait quitté le territoire pour l’Angola frontalière.

Si nous sommes encore au stade des suppositions, certains faits sont avérés et les informations se recoupent. Les liens entre les armées angolaise et congolaise sont depuis longtemps presque symbiotiques. Des instructeurs angolais ont souvent pris en charge la formation des officiers des Forces Armées de la RDC et des hauts gradés de Luanda demeurent probablement, et depuis l’avènement de Kabila père au pouvoir en 1997, dans la chaîne de commandement de cette dernière. Notamment dans les rangs de la Garde Républicaine…

Toujours est-il que, depuis plusieurs mois, Luanda affiche sa mauvaise humeur envers son voisin, dont il n’apprécie pas la gestion exclusive du pouvoir porteuse de chaos et d’instabilité.

En décembre dernier, la coopération militaire entre les deux pays a été officiellement interrompue par volonté de l’Angola qui, dimanche 21 mai, a provoqué un tollé dans l’opinion publique congolaise suite au déploiement de ses troupes tout au long de la frontière commune.

Dans le cadre de cette crise qui ne dit pas son nom, la présence éventuelle d’un opposant de l’envergure de Ne Muanda Nsemi en Angola ne paraît pas anodine. « Il pourrait être utilisé comme tête de pont, ou menace d’une rébellion à venir, pour faire pression sur Kinshasa afin qu’il adopte une politique plus tolérante avec son opposition », confie à l’Agence d’information une source diplomatique de la capitale qui a voulu garder l’anonymat.

L’Agence d’information

Mis en ligne par L’Agence d’information
 25/05/2017
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Rappelons, Monsieur le Président, que cette répression intervient moins d’un an après l’ouverture, en juillet, d’un centre de formation pour les hauts gradés de l’armée rdcongolaise, formation aux techniques de contre-insurrection assurée par des instructeurs français.

Depuis plusieurs années, dans ce pays ravagé par la misère, on a pu voir l’action délétère du général Baillaud, instrumentalisant diverses milices et bandes armées à seule fin de déstabilisation, ceci prenant des proportions effrayantes, d’abord au Kivu, et maintenant au Kasaï, où les sbires de Kabila ne reculent devant aucun des sales procédés de la « guerre révolutionnaire » chère à l’armée française depuis les années 50.

Nous demandons ici solennellement le rappel du général Baillaud, ainsi que la fermeture immédiate de cette école militaire criminelle ouverte à Kinshasa sous votre responsabilité.

Nous dénonçons aussi le fait que la France – et l’Espagne [1] – aient osé bloquer toute protestation européenne, de même que la France paralyse l’ONU sur ce dossier depuis bien longtemps.

Nous demandons que la France renonce à sa fonction de « penholder » [2] au Conseil de sécurité, et rappelle au besoin son ambassadeur auprès de cet organisme, afin de permettre à la communauté internationale de regarder la situation plus impartialement.

L’Agence d’Information
La Nuit rwandaise

Mis en ligne par L’Agence d’information

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After a new offensive of the Ugandan rebels in the east of the country, which once again highlighted the incapacity to fight on behalf of the regular army of the FARDC, the Congolese government resorts to disinformation and accuses M23, with which it has nevertheless just signed the protocols of Nairobi. A bad way of beginning the peace process.

Mis en ligne par L’Agence d’information

 28/12/2013