31/05/2017

Les mesures prises par Bruxelles s’adressent notamment aux officiels politiques et militaires impliqués dans les atrocités contre les civils lors de la traque contre les miliciens « Kamwina Nsapu ». Une accusation grave qui pourrait annoncer des développements imprévisibles dans l’enquête sur le meurtre des deux experts de l’ONU en mars dernier.

30/05/2017

Comme annoncé par L’Agence d’information du 21 [Sanctions : Kalev (or not) Kalev] et du 23 mai [Sanctions (2) : Paris quitte et… double], les sanctions de l’Union européenne (UE) contre des personnalités civiles et militaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont visé des poids lourds du gouvernement, le ministre de la communication, Lambert Mende, et le vice Premier ministre et ministre de l’intérieur, Ramazani Shadari, accusés avec sept « colistiers » de violations graves des droits humains en relation aux exactions commises par les forces de sécurité pendant la crise dans la région centrale du Kasaï frontalière avec l’Angola.

Avec eux, ont été également blacklistés Evariste Boshab, précédent ministre de l’intérieur ; les deux gouverneurs Kande Mupompa, du Kasaï Central, et Kazembe Musonda, du haut Katanga ; le chef milicien Gédéon Kyungu ; deux haut gradés de l’armée, le général Mundos et le brigadier général Ruhorimbere ; et le patron des renseignements, Kalev Mutond. Ce dernier, au centre d’une controverse âpre entre le représentant anglais et son homologue français qui ne voulait pas l’insérer dans la liste, a été finalement inscrit parmi les responsables congolais soumis aux sanctions de l’UE : gel des avoir et interdiction de voyage dans les pays membres.

On note qu’à travers l’ensemble des officiels civils et militaires objet des mesures restrictives, on restitue la mappe des agents moteurs d’une crise dont le coût en vies humaines s’élève à trois mille victimes, civiles pour la plupart, et à un nombre approximatif de deux cent mille déplacés internes ou réfugiés en Angola. Boshab a été l’élément déclencheur du conflit en transgressant systématiquement les procédures d‘installation des chefs coutumiers au bénéfice de fonctionnaires imposés par le parti au pouvoir. Shadari et Mupompa ont coordonné le déploiement des forces de sécurité qui ont commis ces tueries contre les populations, dont témoignent une quarantaine de fosses communes repérées par des activistes des droits humains. Le général Mundos est le commandant de la 31e Brigade des FARDC, les Hibous de triste renommée, responsables de massacres dans le territoire de Beni, au Kivu, entre 2014 et 16.

Une véritable cartographie de la terreur d’Etat, dont les membres se sont dernièrement illustrés dans leur œuvre de spécialité, l’organisation d’affrontements armés entre ethnies différentes. Cela a commencé il y a quelques semaines, lorsque des unités de l’armée ont épaulés des milices Pende et Tshokwe munies de machettes contre des communautés villageoises Baluba.

Maintenant que le feu de la haine tribale se propage tout seul, les autorités angolaises craignent une métastase du phénomène chez elles via les réfugiés. Et invitent leurs homologues congolais « à dire ce qui se passe réellement ». Ce qui, au-delà de la formule diplomatique, est une mise en demeure de cesser d’attiser ce genre de conflits.

Faute de quoi, l’Angola soutient l’idée d’une enquête internationale sur la crise au Kasaï et en particulier sur le meurtre dans des circonstances troubles des deux experts onusiens venus investiguer sur les charniers. Circonstances où l’on relève de nombreux indices militant pour une présomption de culpabilité des forces de sécurité de Kinshasa.

L’Agence d’information

Mis en ligne par L’Agence d’information
 31/05/2017
 https://lagencedinformation.com/117-rdc-les-sanctions-nouvelles-sont.html
Sauf mention contraire, droits de reproduction et diffusion autorisés selon la licence Creative Commons Attribution BY-SA 4.0

La Nuit rwandaise 11 - Volume 1 | La Nuit rwandaise 11 - Volume 2

LE TARTUFFE OU L’IMPOSTEUR / ARCHIVES & TÉMOIGNAGES / LES FAITS SONT TÊTUS / DOCUMENTS / NEGATIONNISME ET EGLISE / RWANDA, DEMAIN / LA NUIT BURUNDAISE / LA NUIT CONGOLAISE / DOCUMENTS / DOSSIER DGR / RWANDA, ILS ECRIVENT / REMERCIEMENTS


 En savoir plus

Voir aussi

Bataille près de Goma entre FARDC et M23

 "Graves combats aux portes de Goma (Munigi) entre Fardc et M23 depuis 11h", apprend-on à l’instant, ce dimanche 14 juillet 2013. On trouve confirmation de (...)

"Graves combats aux portes de Goma (Munigi) entre Fardc et M23 depuis 11h", apprend-on à l’instant, ce dimanche 14 juillet 2013.

On trouve confirmation de cette information avec un tweet de Bertrand Bisimwa, président du M23 : "Le gouvernement de Kinshasa lance la guerre depuis 14h contre le M23 à Mutaho à 10 km de Goma".

Deuxième tweet de confirmation : le journaliste, basé à Kigali, Albert Rudatsimburwa, ‏qui donne son analyse : "Kabila working very hard to drag FIB into fights. FARDC launched attack on M23 10km from Goma." [Kabila fait tout ce qu’il peut pour entraîner la Brigade d’intervention dans les combats] contre le M23.

[Source : l’Agence d’Information]

Mis en ligne par L’Agence d’information

 14/07/2013

RDCongo : Le régime sous pression

 Le pouvoir a été obligé de faire les premières concessions face à la contestation populaire et aux inquiétudes des chancelleries hantées par le spectre d’un (...)

Le pouvoir a été obligé de faire les premières concessions face à la contestation populaire et aux inquiétudes des chancelleries hantées par le spectre d’un embrasement incontrôlable. Mais le retrait de la disposition litigieuse de la nouvelle loi électorale qui aurait permis à Joseph Kabila de prolonger sa mandature au-delà de 2016 doit être entérinée par la signature du magistrat suprême et ne semble pas en tout cas épuiser les revendications du mouvement de masse

The regime had to do the first concessions considering the popular contestation and the fear of the diplomats haunted by the fact that the country would slide into chaos. But the deletion of contested law that would have permitted to Joseph Kabila to prolong his mandate beyond 2016 must be endorsed by the signature of the supreme magistrate and doesn’t seem to exhaust the demands of this mass mouvement.

Mis en ligne par L’Agence d’information

 25/01/2015

RDC Congo Dérives meurtrières à Masisi

 Un gradé s’est suicidé le dimanche de Pâques à cause des exactions à fond "tribal" de ses collègues contre la population et une embuscade qui a coûté la vie ce (...)

Un gradé s’est suicidé le dimanche de Pâques à cause des exactions à fond "tribal" de ses collègues contre la population et une embuscade qui a coûté la vie ce matin à trois officiers témoignent d’une spirale sanglante largement prévue et qui s’installe dans ce territoire de l’Est. Qui tire les ficelles ?

An officer committed suicide on Easter sunday because of the "tribal-based" exactions from his colleagues against the population and an ambush that cost the life of three officers this morning, witness of a bloody spiral mostly foreseen and that’s setting up in the eastern territory. Who’s pulling strings ?

Mis en ligne par L’Agence d’information

 7/04/2015