RDC : Le Sud-Lubero à feu et à sang
RDC : Le Sud-Lubero à feu et à sang
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Encore une fois, le chef de l’Etat est gagnant sur la MONUSCO qui va préparer un « vetting » sur mesure pour dédouaner les indexés. La dite « communauté internationale » ne fait pas l’économie des compromis avec un régime en plein virage dictatorial. Serait-il pour reprendre la main sur les manœuvres pré-électorales qui étaient entrain de lui échapper ?
Selon plusieurs sources concordantes -dont un document confidentiel de l’Armée belge, un officier des renseignements des FARDC, et un officiel du département politique de la MONUSCO, la mission onusienne en RDC-, les autorités de cette dernière se préparent à blanchir les deux haut gradés des Force armées congolaises (FARDC) accusés de graves violations de droits de l’homme.
Récapitulons les faits. Après la nomination du général Asinda Fall comme commandant de la 34e région militaire du Nord Kivu et du général Bruno Mandevu à la tête des opérations SUKOLA 2 censées mener la traque contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) -principal groupe armé de l’Est de la RDC, héritier des milices et de l’armée responsables du génocide des Tutsi au Rwanda- la MONUSCO a retiré toute forme de soutien aux FARDC, d’où la crise actuelle de ses relations avec le gouvernement de Kinshasa.
Ces deux haut gradés sont classifiés comme « rouges » par la United Nations Human Right Due Diligence Policy (UN HRDDP) et par conséquent inéligibles à recevoir un appui de la part des casques bleus.
La MONUSCO et le Département des Opérations de maintien de la Paix (UN Departement for Peacekeeping Operations – DPKO) avaient demandé aux autorités concernées de nommer au commandement de la 34e région militaire et des opérations SUKOLA 2 des autres officiers à la place des généraux Fall et Mandevu. Fin de non recevoir de la part du gouvernement de la RDC, qui avait évoqué un principe intangible de souveraineté nationale. L’attitude avait ravivé le climat de tension avec l’ensemble de la communauté internationale suite aux séquelles de la répression des manifestations du 19-23 janvier et l’arrestation, à Kinshasa, de militants burkinabès et sénégalais avec mise à garde à vue d’un diplomate de l’Ambassade USA.
Suite à la réunion du Conseils de sécurité des NU du 19 mars, il semble que le gouvernement congolais ait obtenu gain de cause dans son contentieux avec la MONUSCO. L’allemand Martin Kobler, patron de cette dernière, qui avait précédemment fait la grosse voix, est en train de changer de cap et de blanchir les deux haut gradés FARDC en liste rouge. Il s’est ainsi exprimé par la voix de son chef militaire, le général brésilien Carlos Dos Santos Cruz, qui vient de proposer au Haut Commandement des FARDC des réunions conjointes pour « mitiger les risques » de dérapages en matière de droits de l’homme, d’ « évaluation commune des capacités et des risques », de « prévention des violations ». Des circonlocutions gentilles en vue d’une reprise de la collaboration avec Fall et Mandevu.
Les mêmes sources font état à l’Agence d’information d’un certain désarroi -et ce n’est pas la première fois- au sein de la MONUSCO, où l’on se pose des questions sur l’utilité du programme de « vetting » (UN HRDDP).
« A l’heure où les violations des droits de l’homme sont récurrentes en RDC, ce programme semble avoir comme seule fonction de jeter la poudre aux yeux du peuple congolais. Il veut faire apparaître la MONUSCO et plus en général la communauté internationale comme soucieux de l’Etat de droit en RDC. Cela n’est guère le cas et le soutien au gouvernement se poursuit avec le plus bel élan. En réalité, le seul ennemi de la MONUSCO est celui qui met en danger le pouvoir en place. Puis, que ce pouvoir soit géré par un tyran, cela n’a pas d’importance ! », nous déclare depuis Bruxelles une source sécuritaire qui a préféré garder l’anonymat
Angiolina Bella
Les habits neufs de l’empire
Guerre et désinformation dans l’Est du Congo
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