Le leader du parti MSD a été interrogé successivement par deux fonctionnaires de l’immigration pendant plusieurs heures. Cet interrogatoire serré « a abouti à la notification d’un ordre de refoulement » ainsi justifié : « L’intéressé est en possession d’un visa délivré par la France avec comme motif une visite en France. L’intéressé souhaite pénétrer sur le territoire Schengen via la Belgique pour un séjour qui se déroulera exclusivement en Italie et aux Pays-Bas. Pour satisfaire aux conditions de délivrance d’un visa, le séjour principal de l’intéressé doit se dérouler en France. »
Bernard Maingain, avocat d’Alexis Sinduhije a aussitôt contesté le bien fondé de la notification de la décision de refoulement. Il rappelle que son client « disposait d’un passeport en règle et d’un visa délivré par la France. Il comptait se rendre en France où il a deux enfants séjournant à Toulouse ainsi que leur maman et sa famille. Comme il l’a fait également par le passé, il comptait se rendre aussi dans divers pays de l’Union tantôt pour des raisons politiques tantôt pour des raisons privées qui ne doivent pas être contrôlées par qui que ce soit. »
Bujumbura a transmis hier aux autorités belges un mandat d’arrêt international délivré contre Alexis Sinduhije, mais finalement Bruxelles – qui a décidé unilatéralement d’interpeller et retenir ce dernier – hésite finalement à livrer au gouvernement Burundais un opposant démocrate lauréat du prix de la liberté la presse. Le porte-parole du ministère belge des Affaires Étrangères a indiqué sur Radio France International qu’Alexis Sinduhije restera dans le centre de l’aéroport jusqu’à nouvel ordre. La décision de son refoulement serait suspendu pour une semaine.
Me Bernard Maingain demande « sa mise en liberté immédiate » ainsi qu’une « enquête approfondie concernant la procédure suivie afin de déterminer les responsabilités politiques, juridiques et administratives des personnes intervenues dans ce dossier. » Pour Me Maingain, « les autorités politiques et administratives belges se grandiraient en reconnaissant avoir commis une erreur manifeste ». Pour l’heure il semble que le défenseur d’Alexis Sinduhije ait reçu l’assurance que son client ne sera pas extradé vers le Burundi. En revanche, il n’est pas encore exclu qu’il soit refoulé hors de l’espace Schengen, en dépit de son visa français qui autorise sa libre circulation dans les pays européens qui ont cosigné les accord dit de Schengen.
L’Agence d’information