Notre correspondant à Gisenyi – ville rwandaise jumelée à Goma, dont elle n’est séparée que par la frontière –, interrogé sur les rafles de Tutsi à Goma, répond « sûr que ça continue, ça ne fait que commencer ».
Quant aux troupes de la brigade offensive onusienne, « elles se positionnent sur le terrain », « plus en position offensive que défensive ».
Les rafles se font devant les Tanzaniens et la MONUSCO que commande certains officiers français qui ne bronchent pas.
Une bonne nouvelle néanmoins dans ce tableau cauchemardesque : Mamie Bivegeti dont nous annoncions hier l’arrestation, n’a pas été embarquée pour Kinshasa, et a été libérée hier en fin de journée.
D’autre part, on apprend que des officiers banyamulenge des FARDC, les forces armées congolaises, auraient été rassemblés sous prétexte d’entraînement et embarqués pour une destination inconnue. Les banyamulenge sont les rwandophones établis depuis des siècles dans l’est-Congo. Leur épuration de l’armée serait une indication de plus de ce qu’on soit entré de plein pied dans un processus authentiquement génocidaire.
A Goma, il est confirmé que des arrestations d’hommes et de femmes s’opèrent dans la rue quotidiennement, en plus des arrestations à domicile.
[Source : l’Agence d’Information – dépêche n°3]