La rumeur d’un coup d’état enfle à Kinshasa où des tracts circulent en ville appelant au renversement du "tutsi" Joseph Kabila. Simultanément à Goma, épicentre oriental de la politique congolaise, d’autres tracts appellent à des manifestations contre le concessionnaire des travaux de voirie publique – accusé d’incurie.
Un article du Kongo Times détaille le scénario : il pourrait s’agir d’un coup d’état au bénéfice d’Etienne Tshisekedi, considéré comme le président élu des dernières élections de 2011 – du fait des nombreuses irrégularités qui avaient permis la victoire de Kabila.
Ces tracts appellent au "jour de libération" : le 30 juin. S’inscrivant dans la logique de l’intervention de l’ONU, il s’agit de "chasser tous les mercenaires rwandais, le M23". Est également évoqué à répétition un "ultimatum" de François Hollande – à Kabila ? – qui aurait expiré le 14 juin, sans qu’on puisse en savoir plus.
Selon les diverses sources, l’échéance de cet éventuel coup d’état est annoncée pour fin juin-début juillet.
Crédibilisant la rumeur, le Kongo Times précise : "le Président élu, Etienne Tshisekedi contrôle réellement une bonne quantité des militaires FARDC et policiers", et ne cache pas ses sympathies : "Etienne Tshisekedi, vrai détenteur des aspirations profondes du Peuple Congolais".
Le caractère raciste de cette mobilisation semble faire peu de doutes, le coup d’état s’appuyant sur "les officiers généraux de souche congolaise".
Ses auteurs considèrent bénéficier du soutien au moins tacite de la Monusco – les 20 000 hommes des troupes onusiennes mobilisés sur le territoire congolais, et renforcé ces jours d’une brigade "offensive" à l’orientation également très anti-rwandaise.
On parlait aussi hier de la mobilisation de troupes congolaises et rwandaises de part et d’autre de la frontière orientale.
[Source : l’Agence d’Information - dépêche n°7]